Thursday, January 31, 2008

Nouvelle littérature ?

La création littéraire dans les blogues est rare. Les gens qui écrivent des poèmes pratiquent souvent l’écriture automatique et le font, la plupart du temps, de façon carrément maladroite. Loin de nous de prétendre qu’on ne peut trouver quelques perles rares dans cet océan - mais le fait reste qu’une grande majorité de blogues sont victimes de leur facilité.

Parmi les blogues de création littéraire intéressants, nous avons souvent trouvé qu’une volonté de "refaire" ce qui a déjà été fait en littérature : des romans-feuilletons sous forme de blogues, des "photo-romans", etc. Les blogues qui tentent d’exploiter les spécificités du médium ne sont que des exceptions.
C'est la conclusion d'une étude menée par Valérie Cools et Alexandre Béland-Bernard au cours de l'été 2006. Ces deux universitaires ont cherché à déterminer si une nouvelle forme de littérature était en voie d’émerger à travers les blogues francophones. Ils ont répertorié 501 blogs, au total, et, en ont décrit 297.

Les enseignements, que ces deux chercheurs tirent de leur enquête suivie d'une analyse, collent parfaitement à l'idée que je me fais de la création littéraire sur les blogs: nulle ou quasiment nulle, malgré un nombre assez important de bloggers qui aimeraient être considérés comme de véritables auteurs de fiction romanesque.

Mais, malheureusement, pour V. Cools et A. Béland-Bernard, le constat est accablant: "Les billets semblent souvent improvisés, écrits à la sauvette, comme en témoignent les fautes de frappe, d’orthographe et de mise en page que nous avons trouvées, même dans les blogues d’écrivains ou d’écrivains aspirants. Nous avions souvent l’impression que les blogues servent littéralement de carnets de brouillons."

Hé bien, mis à part quelques très rares exceptions - car il m'est arrivé de lire quelques blogs dont les auteurs soignaient leurs publications -, je ne peux qu'être d'accord avec ce rapport universitaire.

Quand je pense que certains bloggers se montent la tête jusqu'à imaginer qu'il sont à deux doigts du prix Nobel de littérature parce que, régulièrement, dix crétins les encouragent par leurs commentaires à se prendre pour des génies... ça m'attriste.

Tuesday, January 29, 2008

Guerres sur la Sphère

Je ne sais pas quel genre de bloggers fréquente Ollivier Dyens, professeur à Montréal, pour mener ses études concernant l'impact des nouvelles technologies sur la société. Il prétend qu'il y aura "peut-être" moins de guerres grâce au Net, en faisant reposer la guerre sur le seul fait de la xénophobie. Comme si les guerres civiles n'avaient jamais existé.
Plus les pays sont enchevêtrés économiquement et culturellement, moins il y a de raisons de voir l'autre comme un étranger, et donc de le combattre. Les technologies numériques et le Web suscitent un rapprochement entre les êtres. Le courriel, les "chats", les blogs insistent sur ce qui nous lie, au-delà de la géographie, du corps, de la couleur de la peau. Dans notre histoire, jamais nous n'avons passé autant de temps non seulement à communiquer, mais aussi à nous enrichir et à débattre par l'entremise des réseaux.
En admettant que la xénophobie soit seule responsable des conflits, Dyens ne se rend pas compte qu'un mouvement de re-cloisonnement est en train de s'amorcer: sur la Toile, les cartes ne font qu'être redistribuées, en fonction de la culture d'origine et de la culture reconstruite en ligne, par les communautés d'internautes qui se retranchent de plus en plus derrière des murs virtuels, dont ils ne sortent presque jamais.
Par exemple: combien de bloggers s'aventurent en dehors de Canalblog ou de Haut&Fort, une fois qu'ils ont contacté un nombre suffisant de correspondants par affinités ? Affinités elles-mêmes, renforcées par le biais des canaux internes de ces plates-formes.

De nouvelles guerres sont à prévoir, car, sur la Sphère, la xénophobie est loin d'être un sentiment qui s'atténue. La xénophobie prend seulement une forme plus adaptée aux réseaux. Elle s'insinue, dorénavant, plus sur la plan des idées que sur celui de critères, tels que ceux "de la géographie, du corps, de la couleur de la peau".

Saturday, January 26, 2008

Coco Bourricot

Personne n'a pu échapper à cette histoire. J'ai lu les journaux pour en savoir un peu plus que ce qu'en disent les journalistes à la radio.

La Société Générale a annoncé le 24 janvier que Jérôme Kerviel, un courtier en contrats à terme, avait monté une série de fausses transactions dans le but de dissimuler d'énormes pertes. Jusqu'à l'année dernière, Kerviel avait tablé sur une chute de marchés. Il a changé ses positions cette année en misant sur leur hausse. Il était chargé de l'arbitrage des contrats à terme sur les indices boursiers européens. bilan de l'opération : 7,16 milliards de dollars de pertes pour la Société Générale.

Après avoir lu quelques quotidiens en ligne, tout ce que je peux dire c'est qu'il est encore trop tôt pour se faire une opinion sur cette affaire dont on ne sait pas grand chose, pour le moment. Mais, Le Monde fait état d'une rumeur disant que "la Société Générale aurait, en cédant en trois jours, du lundi 21 janvier au mercredi 23 janvier, l'équivalent de 48 milliards d'euros de dérivés d'actions fondés sur des indices européens, fait plonger les Bourses."

Suite à cet l'article, je suis tombé sur la réaction d'un des abonnés au quotidien. J'ai souri en constatant que la franchouillardise n'avait aucune limite :
Lustukru
26.01.08 | 12h58
Message a tous les declinologues: La France reste encore capable de mettre les marches financiers au trente sixieme dessous par le fait d'un petit trader un peu inventif. Cocorico.
La France qui possède l'arme atomique devrait balancer, au hasard, sur l'un de ses voisins, un missile de ce type. Je suis certain qu'un tas de Français seraient enfin rassurés de savoir que ce merveilleux pays, le plus beau du monde, auquel leur identité est si étroitement liée, aurait ainsi fait parlé de lui pour quelques décennies. Célébrité garantie ! Mieux que les Ukrainiens avec Tchernobyl.

Mais rassurez-vous, car je suis tout aussi certain que le missile ne décollerait pas, faute de maintenance sérieuse de la part des techniciens de notre grande armée toute aussi bien gérée et contrôlée que nos banques, nos administrations, nos prisons, nos universités, nos ports et aéroports, nos pétroliers, nos hôpitaux, nos égouts, nos musées, nos télécommunications, nos centres de recherches, nos serveurs...

Friday, January 25, 2008

Peur de mourir

Rien de particulier à dire sur la journée qui vient de s'écouler. J'ouvre un post simplement pour me souvenir de l'extrait d'une nouvelle d'Albert Camus. J'aime que mes blogs servent aussi de bloc-notes, d'aide-mémoires. Publier une citation, la mettre en ligne est une bonne façon de la conserver... un certain temps...

Dans une de ses nouvelles, "La femme adultère", tirée du recueil L'exil et le royaume, Camus décrit deux commerçants d'Alger, Marcel et Jeannine, mariés depuis vingt ans, un bail bien trop long pour que leur amour, vivace au début, n'ait pu être usé. Une nuit, Jeannine a une révélation. Après avoir quitté la chambre commune et s'être exposée au vent glacé du désert, elle regagne le lit, un évènement que Camus commente en ces termes :
Marcel avait besoin d'elle et elle avait besoin de ce besoin, elle en vivait la nuit et le jour, la nuit surtout, chaque nuit où il ne voulait pas être seul, ni vieillir, ni mourir, avec cet air buté qu'il prenait et qu'elle reconnaissait parfois sur d'autres visages d'hommes, le seul air commun de ces fous qui se camouflent sous des airs de raison, jusqu'à ce que le délire les prenne et les jette désespérément vers un corps de femme pour y enfouir, sans désir, ce que la solitude et la nuit leur montrent d'effrayant. Marcel remua un peu comme pour s'éloigner d'elle. Non, il ne l'aimait pas, il avait peur de ce qui n'était pas elle, simplement, et elle et lui depuis longtemps auraient dû se séparer et dormir seuls jusqu'à la fin. Mais qui peut dormir toujours seul? Quelques hommes le font, que la vocation ou le malheur ont retranché des autres et qui couchent alors tous les soirs dans le même lit que la mort (...). Elle l'appela de tout son cœur (...). Elle aussi avait peur de mourir (...)

Thursday, January 24, 2008

Calme

Pour l'instant, toujours aucun lien dans la blogroll. C'est normal. Non pas parce que je penserais qu'aucun blog ne soit digne de figurer dans la sidebar, mais parce qu'il faudrait que j'entre dans le cycle des discussions en ligne, alors que je n'en ai toujours pas envie. Je suis même assez satisfait de ne pas avoir à répondre à des lecteurs qui auraient laissé, ici, une trace de leur passage sous forme de commentaire.

La premier commentaire auquel j'ai eu à répondre, c'était il y a 5 ans. Il avait été rédigé par Boris, sous une photo que j'avais postée la veille sur Flickr. Je m'en souviens comme d'un grand événement. J'étais très heureux de savoir qu'une de mes premières photos chargée sur ce site avait pu susciter une réaction. Mais je ne me rappelle plus du premier commentaire écrit sur mon premier blog. Je souviens seulement d'avoir bloggué plus d'un an, après avoir débuté en Mars 2004, sans que rien ne se produise. Comme je n'avais pas installé de statcounter, je ne savais même pas si ce blog recevait des visites. Mais ça ne m'empêchait pas d'écrire régulièrement, tout comme je le fais ici.

Bien sûr, je ne le faisais pas dans le même état d'esprit, que je ne le fais en ce moment, parce que mon regard sur le monde virtuel est différent de celui que je porte aujourd'hui sur les sites. Je sais que, pour moi, surfer ne produira plus maintenant autant de surprises, autant d'étonnement qu'en cette période. D'ailleurs, à cette époque, une ligne ADSL en 128 kb/s dissuadait rapidement de passer de nombreuses heures en ligne. Ce qui fait que j'avais de longues pauses entre chaque publication, car je passais beaucoup moins de temps à explorer la Toile dont l'étendue était bien moins vaste. Google n'était encore qu'un nouveau né.

Dans la journée, J'ai travaillé cinq ou six heures sur le graphisme d'un nouveau template. Je suis très content du résultat. Mais, je pense que je vais arrêter momentanément d'en créer d'autres.

Wednesday, January 23, 2008

Phatique

Il est évident que les billets que je rédige en ce moment ne sont pas lus et ne le seront probablement jamais. Il ne seront pas lus tant que je n'aurais pas fait la promotion de ce blog, ne serait-ce qu'en allant commenter sur des blogs qui sont déjà assez fréquentés. Et, si je suis persuadé que ces premiers billets resteront lettres mortes à l'avenir, c'est parce que les bloggers ont généralement pour habitude de s'en tenir à la lecture du dernier billet posté. Trouver un commentaire sur une page qui n'est pas la première page du blog est quelque chose de tout à fait exceptionnel.

Je suppose que la plupart des lecteurs qui commentent le font avec l'espoir que leurs commentaires seront lus par un maximum de personnes. Ils ne commentent pas simplement pour ajouter une pierre à l'édifice des billets construits par l'auteur d'un blog. Ils ne le font pas pour relancer le processus discursif, analytique et compléter une réflexion sur un sujet ou un thème donné mis en place par le rédacteur.

Non. La plupart des bloggers commentent pour faire savoir qu'ils existent, qu'ils sont en ligne. Ce qui fait que, rapidement, même si l'auteur d'un blog avait initialement la ferme intention de faire passer de l'information, au bout de quelques temps, son blog ne sera plus alimenté que pour ses fonctions phatique et conative, faisant passer au second plan les fonctions référentielle et expressive, selon la classification de Roman Jakobson.

Quant à la fonction poétique des blogs, c'est certainement la chose la moins prise en compte par les bloggers qui restent sur les sentiers battus du langage et de la langue dans laquelle ils s'expriment. Très peu de bloggers ont une réelle connaissance de la poésie. La "poésie", telle que l'entend la majeure partie des rédacteurs en ligne, est certainement le domaine où l'on trouve la pire soupe de toute la bloggosphere francophone. Ce qui reflète, là encore, l'état désastreux de la culture française et met en lumière de terribles faiblesses sur le plan de l'imagination, du rêve, de l'ouverture au monde.

Tuesday, January 22, 2008

Carla Bruni se desnuda

Je suppose que cette photo et celles qui vont suivre feront le tour des blogs, ce qui fait que ce post sera un post inutile. Mais comme je trouve assez comique que la fiancée de notre président continue de poser à poil dans le magazine "DT", je ne résiste pas à l'envie d'afficher la photo publiée par El Pais qui titre : "Carla Bruni se desnuda para una revista". Le quotidien espagnol précise qu'un reportage est en cours : "El próximo número de la revista publicará un reportaje en exclusiva para España en el que ésta posa sin ropa. Un anillo y unas botas hasta la rodilla son todo lo que lleva puesto."

Le journaliste souligne qu'un anneau et une paire de bottes montant jusqu'au genoux sont les seules choses qui habillent la Bruni, dont on ne sait pas encore si elle va se marier avec le Prez de la France. On ne sait pas non plus si elle mettra fin à sa carrière, alors qu'elle a déjà son propre bureau à l'Élysée : "En la entrevista que acompaña las fotografías, la modelo franco-italiana no revela si ya se ha casado con Nicolás Sarkozy. Lo que sí cuenta es que no ha abandonado su carrera musical aunque ya tiene su propio despacho en el palacio del Elíseo."

Je trouve la photo vraiment moche, mais les tons collent bien avec le template de "M 56". Souhaitons pour le prestige de la France que les photos du reportage à venir soient biens mieux réussies.

Jargon

Il me faut 4 à 5 heures pour réaliser un template pour Blogger, aujourd'hui. Alors que la première construction, qui me sert de modèle maintenant, m'a demandé une vingtaine d'heures de travail. Ce n'était pas la première fois que je modifiais le design d'un template, mais je limitais ces modifications au remodelage du background, sans trop m'éloigner de la structure du template de Douglas Bauwman. Cette fois-ci, au niveau HTML, j'ai poussé les choses plus loin, ce qui me donne une plus grande liberté question graphisme. Hier, j'ai mis en place un quatrième template en ouvrant un blog de plus.

Je sais que l'utilisation de termes spécifiques, c'est à dire l'emploi d'un jargon, pour parler de programmation par le biais du langage HTML, peut hérisser le poil des puristes de la langue française, particulièrement, lorsque s'ajoutent à cela des termes en anglais qui sont parfaitement traduisibles. Mais je trouve que le terme "background" [fond], par exemple, est dans ce cas plus significatif que "fond d'écran", tout comme "template" [calibre] reflète mieux l'objet que "modèle de page".

Je retourne à ma tablette graphique et à mes outils de développement - j'utilise principalement HTML-Kit 292 - ce qui signifie que je ne décollerai pas de mon PC, mais que je vais évoluer encore dans un domaine proche du blogging. Ça frise la pathologie...

Sunday, January 20, 2008

Médiocrité

En relisant les billets précédents, je remarque que la vision que je donne des blogs peut paraître bien sombre. Si le regard que je porte sur la partie de la bloggosphere produite par des français est aussi sombre, c'est parce que je juge, globalement, de la même manière la culture française.

Les blogs ne font que refléter la culture d'une société donnée. Rien de pire ou de meilleur n'est produit sur le Net que ce que les individus produisent au quotidien, pour leur travail ou leurs loisir. Bien que toute la société ne soit pas représentée sur la Toile, les blogs et les sites personnels donnent tout de même une idée assez précise de l'état d'esprit collectif.

On sait que la société française est une société dans laquelle prime l'idée de hiérarchie. C'est certainement pour cette raison que l'on retrouve si fréquemment des bloggers qui tentent de se démarquer de la masse en affichant des performances, telle que le nombre de visiteurs, pensant prouver par là qu'ils seraient meilleurs que ceux qui cumulent moins de visites mensuelles ou annuelles. Mais ils ne prennent pas en compte que, pour établir une hiérarchie sur le critère de la fréquentation, il faut nécessairement produire le blog le plus médiocre possible. Et, ceci, indépendamment des moyens techniques qui permettent d'améliorer le classement opéré par les moteurs de recherches - des techniques que tout bon webmaster connaît.

Car, mis à part l'aspect mécanique du référencement, il ne faut pas perdre de vue que, pour avoir le plus de chance de se retrouver en haut de l'échelle, il faut avant tout séduire le lecteur. Les médias audiovisuels ont su établir les meilleures recettes pour capter le maximum de spectateurs. Les bloggers doivent appliquer le même genre de stratégies pour faire augmenter leur lectorat. C'est à dire faire, par analogie, du TF1 ou du M6TV plutôt que du ArteTV. Je sais par expérience que, par exemple, l'emploi du terme "analogie", que je viens d'écrire à l'instant, coûte un certain nombre de points dans la course à l'audience. Ne parlons même pas de la longueur de mes billets : écrire plus de 100 mots à la suite équivaut à se tirer une balle dans le bras - on n'a pas besoin de pieds pour blogguer.

Croire que les blogs, dans leur ensemble, permettent de faire grimper le niveau culturel d'une population quelconque est une idée digne de Karl Marx qui imaginait que la conscience de classe passait par l'amélioration des accès aux savoirs. Ce qui s'est avéré complètement faux. La conscience de classe n'était réalisable que sur la base du ressentiment des ouvriers face à la bourgeoisie. La conscience de classe du blogger ne peut se fonder que sur le mépris ou la haine de la culture savante, lettrée.

Je reviendrai probablement sur ce dernier point qui concerne ce qui est le mieux partagé par la population française : le ressentiment.

Saturday, January 19, 2008

Interactions

"M 56" commence à prendre de l'allure. Voici deux semaines que cette publication existe. Dans ma mémoire, mes anciens blogs occupent moins de place. Je commence à réaliser qu'ils ont disparu de la galaxie représentée par une myriade d'objets virtuels, généralement très faciles à identifier puisque beaucoup se ressemblent et entrent dans des catégories toutes faites : politique, humour, journal "intime", etc..

Je dois dire que mes blogs se démarquaient assez peu de la masse des blogs francophones et que j'abordais tous les sujets, tous les thèmes. La différence passait par le soin de la mise en page - webdesign, ergonomie, lisibilité, orthographe et syntaxe -, et, particulièrement, par mon refus obstiné d'adhérer à une communauté quelconque, avec un refus encore plus obstiné : celui de me faire un des relais de la doxa.

Ce que je tiens à préciser ce soir, c'est que ce n'est pas seulement le fait d'avoir changé de vie professionnelle et de lieu de résidence qui m'a poussé à détruire mes anciens blogs, mais que cela s'est produit lorsque j'ai vraiment pris conscience que de nombreux bloggers lisaient régulièrement et avec attention ce que je publiais. J'avais pu, auparavant, constater que la plupart des bloggers qui regroupent quelques lecteurs réguliers sont heureux d'avoir des "fidèles". Pire : que les "fidèles" en questions sont eux-mêmes honorés de porter ce titre. Cette conception de la relation inter-individuelle me révulse.

Pourtant, malgré moi, cette situation était en train de se produire. Comme je ne pouvais pas chasser, sans les blesser, ceux qui s'auto-proclamaient, "amis", "fidèles", "admirateurs", je n'avais pas d'autre solution, pour me soustraire au rôle de leader, que celle d'écraser mes blogs pour m'évanouir ensuite dans la bloggosphere.

C'est principalement pour cette raison que depuis le début de l'année, je n'ai signé aucun commentaire sous le nom de Simorgh, ne désirant pas encore faire connaître ce nouveau blog. Je réfléchis donc en ce moment aux liens que je vais pouvoir tisser, ainsi qu'à la forme des relations, des interactions que je souhaiterais avoir avec d'autres auteurs de blogs. Rien ne presse.

Flickr Congress

Dans l'après-midi, en lisant quelques articles sur C|Net, j'ai appris que The Library of Congress venait de débuter la publication d'une partie de sa collection de photo, sur Flickr.

La Librairie du Congrès se présente ainsi :
"Nous servons de bibliothèque nationale aux Etats-Unis, basée à Washington, C.C. Plus de 134 millions des articles sont préservés sur environ 530 milles d'étagères. Nous sommes la plus grande bibliothèque du monde. Nous avons acquis des photos depuis le moitié du XIXè siècle, quand la photographie était la nouvelle technologie chaude. Parce que les images représentent la vie et le monde de façon tellement vivante, les gens prennent du plaisir à explorer nos collections visuelles. Regarder des images ouvre de nouvelles fenêtres pour la compréhension du passé et du présent. La Division d'impression et de photographies prend soin de 14 millions d'images de la bibliothèque et comporte plus de 1 million par les catalogues en ligne. Offrir des collections de photos historiques par l'entremise de Flickr est une très bonne occasion de partager plus largement certaines de nos images les plus populaires."
C'est la meilleure nouvelle découverte en ligne depuis pas mal de temps. J'ai passé un excellent moment à visualiser des dizaines de photos. Un trésor inestimable à portée de clic !

Baudruches

Il y a mille & une manières de tenir un blog, mais je me rends compte qu'il me faut, pour ma part, en distinguer principalement deux : blogger pour soi et blogger pour un lectorat. Bien entendu ces deux manières ne s'excluent pas l'une de l'autre. En rédigeant pour soi, on garde à l'esprit qu'en publiant ensuite sur le Net, il est probable que quelqu'un lise le texte. Même ceux qui prétendent rédiger un carnet intime n'écrivent certainement pas de la même façon depuis l'avènement du blog. D'autres écrivent avec l'espoir qu'ils seront lus par le plus grand nombre et perdent de vue qu'écrire, c'est avant tout écrire pour soi.

On écrit pour soi, même si on a l'intention de ne faire partager qu'une simple information. Puisque donner à lire telle chose et non telle autre, relève déjà d'un choix subjectif. Ce choix, qu'on le veuille ou non, dit quelque chose sur l'auteur de billet, même si celui-ci s'est bien gardé de se mettre en scène, d'exposer son opinion et ne relate que des événements sur le mode factuel ou transcrit des données scientifiques, des informations techniques, sportives, artistiques, politiques, etc..

Or, les blogs sont bien loin d'être écrits avec la volonté de faire passer la subjectivité de l'auteur en arrière plan. Généralement, c'est l'inverse qui se produit. La bloggosphere est l'endroit idéal pour muscler son ego. A un tel point qu'il est presque impossible d'échapper à cette forme de culturisme. D'autant plus, quand le blogger commence à fidéliser un certain nombre de lecteurs. Beaucoup ne sont pas préparés à encaisser le succès, quelqu'en soit sa forme et bien que ce succès soit très relatif. Aussi, on peut observer, agrippée sur la Toile, une quantité impressionnante de baudruches, les voir enfler et se débattre dans des situations risquées pour leur amour-propre, leur misérable construction identitaire reposant sur un blog et menaçant de s'écrouler à tout moment.

Allez, dites le moi, vous aussi vous en connaissez de ces bloggers pitoyables, ces gens qui se lancent dans une fuite éperdue pour se faire connaître, ceux qui courent après leur ombre virtuelle, n'est-ce pas ?

Friday, January 18, 2008

Design

Après les premiers billets consacrés à l'introduction de "M 56" dans la bloggosphere, je me suis occupé, ces derniers jours, à dessiner puis à encoder des templates pour la plate-forme Blogger, car c'est une réelle source de plaisir.

J'ai ouvert deux blogs pour mettre en ligne deux de mes templates. Ensuite, j'en ai créé un pour ce blog. Pourtant, j'avais l'intention de laisser "M 56" affiché sous un format réalisé par Douglas Bowman, fourni par Blogger. Mais, j'ai changé d'avis.

Vous me direz si ce design vous plaît ou non et si vous pensez que certaines choses peuvent être améliorées sur le plan de l'ergonomie de ce blog.

Tuesday, January 8, 2008

Conneries

Si vous avez lu le billet qui précède celui-ci, vous savez que je ne lance pas M 56, sans une certaine expérience en matière de blogging. Il apparaît d'ailleurs qu'il manque un terme à la langue française pour désigner cette activité dont toute la société a entendu parler, même si le nombre de ceux qui se sont essayés à publier en ligne reste très restreint. N'oublions pas que la France compte environ 20% d'illettrés parmi la population des adultes. Moins de la moitié des foyers français possède un ordinateur connecté sur le Net, alors qu'en Allemagne ou en Grande Bretagne 70% des foyers ont accès au Réseau.

Je reviens sur ces statistiques parce que la plupart des bloggers estiment qu'ils s'adressent à la nation entière lorsqu'ils mettent en ligne un billet. Alors, qu'en réalité, ils ne s'adressent qu'à une très faible partie de leurs concitoyens. Des concitoyens qui, d'un point de vue sociologique, ont, grosso modo, le même profil que ces bloggers qui imaginent délivrer un discours à la nation. Ceux qui rêvent de transformer la société, grâce à l'outil de communication que représentent les blogs et les forums, ont encore pas mal de chemin à parcourir. Surtout que les enquêtes, faites sur les habitudes des personnes qui ont accès au Net, démontrent que les internautes ne passent pas beaucoup de temps à lire en ligne, sinon pour avoir des informations concernant la vie pratique, comme les comparateurs de prix, les agences de voyages pour connaître les horaires, les sites institutionnels et, dernièrement, du côté des loisirs, les sites qui diffusent des vidéos. Si parmi mes blogs, qui aujourd'hui sont tous détruits, sur le plus fréquenté, celui qui se plaçait dans le top 1.000 des blogs généralistes de Wikio, je pouvais au mieux recenser quotidiennement une centaines de visiteurs - ce qui ne veut pas dire une centaine de lecteurs, loin de là - je vous laisse imaginer l'impact des 49.000 blogs classés sous le mien.

Pourtant, combien d'âneries ai-je pu lire au cours de ces dernières années concernant l'apport des blogs sur la plan culturel au niveau de toute la nation ? Je suis effaré par le nombre de bloggers qui pensent que leur billets sont décisifs quant à l'orientation de la marche du monde simplement parce que leurs misérables compteurs de visiteurs indiquent que, dans le mois, leur publication a été vue et non pas lue - j'insiste - 3.000 fois. Mais je suis atterré quand ces bloggers se félicitent orgueilleusement de recevoir des visites suite à des billets qu'ils n'ont pas composés, mais qui sont des reprises de publicités ou d'articles journalistiques pour lesquels ils ne se donnent même pas la peine de produire une analyse, une critique ou d'émettre leur point de vue. Combien de billets sans aucun apport au niveau de l'information, sans aucune valeur scientifique, artistique, poétique, etc. traînent sur la toile ? Certainement autant en nombre que ceux qui véhiculent des conneries, des rumeurs, de fausses informations, de la propagande ou de la publicité à peine déguisée.

Suite à cette rétrospective sur le blogging, vous comprenez peut-être mieux, ce qui pousse à vouloir se démarquer de la communauté des bloggers français, non ?

Oublie

Quelques lignes plus bas, j'évoque un mensonge. J'aurais mieux fait de parler de falsification des faits. N'allez pas croire que je me livre à une confession dans le but de me racheter d'un sentiment de culpabilité. Non, c'est tout simplement parce que je sais que, par la suite, il me faudra tenir compte de cette falsification et ne pas l'oublier - sous peine de paraître ridicule, s'il m'arrivait, par inadvertance, de contredire ce que j'annonce dans mon premier post. Or, cela demande un effort, c'est à dire de rester vigilant à l'avenir. Autant se débarrasser, dès ce soir, d'une telle contrainte.

Donc, je rétablis, ici, la vérité : j'étais bien impliqué dans le système galactique des blogs, investi en Février 2004, et, je dois dire qu'un de mes blogs commençait à connaître une certaine notoriété. Une notoriété relative certes, avec un classement qui situait ce blog dans les 1.000 premiers sur les 50.000 blogs recensés par Wikio, mais un succès non négligeable.

C'est d'ailleurs cette position qui est à l'origine de ma volonté de repartir à zéro sur "M 56". Je n'appréciais pas de façon favorable que mes billets puissent avoir autant de répercussion sur la Toile, dans la zone qui regroupe les blogs produits par des français. Une zone qui n'est pas si étendue que l'on pourrait le penser.

En effet, dès que l'on fait abstraction des blogs de SkyRock et d'une montagne de blogs inactifs qui n'ont pas survécu au-delà d'une cinquantaine de posts - sinon moins - après la déferlante qui a eu lieu sur la bloggosphere il y deux ans, suite à un effet de mode, on se rend compte que le monde des blogs actifs français est assez restreint. C'est tout au plus une toute petite ville, à peine un grand village.

Vous savez comment circule l'information en vase clos, comment se développent les rumeurs et les rancoeurs dans un espace confiné, n'est-ce pas ? Ainsi, quand vous occupez une place qui commence à prendre un peu trop d'ampleur, ne croyez-vous pas qu'il est alors grand temps de se faire oublier ?

Monday, January 7, 2008

Mensonges

Après avoir relu les deux billets précédents, je m'interroge encore sur ce qui me pousse à vouloir de nouveau retrouver une place sur la bloggosphere.

Je suis très perplexe sur les avantages supposés de l'anonymat. Je sais que l'utilisation d'un pseudonyme permet a de nombreux bloggers de ne pas répondre de leurs écrits face à leur employeur, leurs employés, leurs élèves, leur famille, leurs amis, leurs voisins, mais alors pourquoi exprimer des points de vue, prendre des positions que l'on ne pourra pas assumer réellement ? En quoi peut être utile une prise de parole, si cette parole émane d'une sorte de double, d'un personnage virtuel, factice ?

Ça peut encore se concevoir pour un blogger qui se livrerait à la production d'un discours fictionnel, romanesque, mais lorsque c'est pour exprimer ses opinions, soumettre le monde à la critique, je n'arrive pas à comprendre comment on engage sa parole tout en restant anonyme. Quel bénéfice peut-on tirer en faisant parler un autre à sa place, surtout quand on tient à mettre en valeur ses idées, ses opinions, si l'on veut porter un jugement sur la société, son environnement ?

Je ne vois qu'une seule raison valable pour faire le choix de publier en ligne sous un nom d'emprunt : éviter d'avoir à dire la vérité, ne pas s'en tenir aux faits, pouvoir tordre la réalité ou le passé à son avantage, chercher à dissimuler des choses qui pourraient être ou devenir embarrassantes.

D'ailleurs, c'est bien parce que je publie sous un pseudonyme que je m'autorise à ne pas dire la toute la vérité sur le premier post de ce blog. Et c'est là que, mécaniquement, mon discours tombe dans le syllogisme élémentaire qui provoque une spirale sans fin pour le raisonnement. Spirale qui débute lorsqu'un menteur dit : "Je suis en train de vous mentir".

Vous en tirerez les conclusions que vous voudrez, mais je ne pense pas m'étendre plus longuement sur cette recherche de justifications pour masquer mon identité. Même si, vous l'avez deviné, cette histoire travaille ma conscience. Mais il est temps de dépasser cet aspect du blogging, la facette la moins rutilante des rédacteurs de blogs.

Sunday, January 6, 2008

Ombre

Je ne suis pas surpris de ne trouver aucun commentaire sous le billet rédigé il y a deux jours, maintenant. Je n'ai entrepris aucune démarche pour faire savoir que je venais de créer un nouveau blog. J'ai pourtant commenté sur quelques blogs, depuis l'ouverture de "M 56", mais sous mon identité réelle. J'avais fait le choix de ne pas signer sous un pseudonyme dès l'ouverture de mon premier blog, début 2004, et, en ouvrant mon second blog, j'avais encore choisi de ne pas masquer mon patronyme.

Je pensais, et je pense encore, que bloguer sans avancer masqué force à donner une image de soi qui colle au plus près de l'image que l'on voudrait présenter dans la vie au quotidien. Je crois que cela pousse aussi à mieux tenir compte de ses propres obligations envers ses lecteurs. Bien sûr, comme je n'ai pas expérimenté le blogging sous anonymat, je ne peux pas me prononcer sur les avantages qu'il y a à rester tapis dans l'ombre. C'est, en particulier, pour expérimenter cette manière de se produire sur la bloggosphere que j'ai opté pour un pseudo en ouvrant ce blog. Bien entendu, je sais par expérience - ne serait-ce que pour avoir démasqué des blogueurs qui n'étaient pas aussi à l'abri qu'ils ne l'espéraient - que l'anonymat reste quelque chose d'assez illusoire.

C'est pour cette raison que je ne prends que très peu de précautions pour planquer mon identité puisque je suis persuadé que faire des efforts dans ce sens, c'est perdre son temps. Il faudrait, au préalable que je modifie ma façon d'écrire, jusqu'à la graphie de certains termes que la plupart des rédacteurs en ligne ne rédigent pas sous la même forme que moi. Mais changer de "style" représente trop de contraintes : ça me demanderait d'être beaucoup trop vigilant pour que les indices fournis sur mes billets soient le plus possible réduits en nombre.

Je reviendrai sur ce sujet plus tard. Je vous laisse deviner ce qui motive le fait que, cette fois-ci, pour tenir ce troisième journal en ligne, je ne veuille pas donner mon nom.

Thursday, January 3, 2008

One Step

Pour la troisième fois en un peu plus de quatre ans, je me relance dans la construction d'un blog.

C'est la seconde fois que je passe par Blogger, une plate-forme qui prenait son essor en Europe au moment où je lançais mon premier blog intitulé "Simorgh" que l'on peut aussi écrire "Simurgh". Une sorte de Phénix dont la mythologie persane dit, entre autres, que cet oiseau est si vieux qu'il a déjà vu trois fois la destruction du monde. Pendant tout ce temps, Simurgh avait tellement appris qu'on pensait qu'il possédait le savoir de tous les âges. Ce blog, qui me servait avant tout d'aide mémoire, a pris fin au début de l'été 2005 après plus d'un an et demi d'existence, alors qu'en France la bloggosphere commençait à enfler pour devenir le principal sujet de conversation. J'inscrivais sur "Simorgh" quelques notes de lecture et je publiais de temps à autre des dessins ou, plus rarement, des photos. Ce blog était très peu fréquenté et je n'avais presque jamais l'occasion de répondre à un quelconque commentaire. Comme je devais déménager, changer de métier et que je pensais que je n'aurais pas assez de temps pour produire régulièrement du texte, j'ai décidé de l'effacer.

A l'automne suivant, Le Monde proposait à ses abonnés un espace de publication sur une plate-forme produite par Six Apart, mais qui était presque toujours en panne. J'avais alors tenté de commenter l'actualité internationale en créant un second blog intitulé "Zones". Mais comme j'écrivais sans grande conviction, parce que très peu de gens se passionnent pour des problèmes qui demandent de dépasser la simple conversation de café, les billets de "Zones" étaient peu lus et rarement commentés. Quand Le Monde à choisi de passer de TypePad vers le plate-forme WordPress, la série de bugs est devenue si importante que j'ai renoncé à publier. Lorsque la campagne présidentielle s'est achevée et que Nicolas Sarkozy s'est installé à l'Élysée, j'ai résilié mon abonnement au Monde, un quotidien devenu, au cours de cette dernière décennie, tout aussi médiocre que le reste de la presse nationale. En résiliant ce contrat, je signais aussi la mort de mon second blog, car je suppose que le serveur de cet organe de presse est de faible capacité et que, par souci d'économie, Le Monde ne conserve que les blogs des personnes qui payent régulièrement leur abonnement. Je n'ai pas regretté la disparition de "Zones", je m'étais trop peu investi dans la rédaction des billets.

Je ne sais pas encore quelle orientation va prendre "M 56". Mais je constate déjà, avec plaisir, que Blogger, qui était une plate-forme déjà très performante il y a 3 ans, me semble encore meilleure aujourd'hui, car elle est dotée de tous les outils nécessaires pour un blogger. Cette plate-forme est réalisée avec un grand soin en ce qui concerne l'ergonomie. Ce qui est déjà un véritable encouragement à écrire. Je suis donc très content de retrouver mes marques en territoire connu. Il va maintenant falloir que je développe ce blog.

Si, par le plus grand des hasards, vous avez suivi mes pérégrinations, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et à me faire part de votre expérience au sujet de la bloggosphere.