Sunday, March 23, 2008

Un ss-prefet antisémite

Depuis que j'ai lu la dépêche AFP qui suit je suis vraiment perplexe :
Le sous-préfet de Saintes (Charente-Maritime), Bruno Guigue, a été limogé après avoir publié une tribune "violemment anti-israélienne" sur le site internet "Oumma.com", a-t-on appris samedi auprès du ministère de l'Intérieur.
Dans une tribune publié le 13 mars, M. Guigue estime notamment qu'Israël est "le seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles". Il ironise également sur les "geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on s'interrompt de torturer pendant Shabbat".
La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a "été mise au courant mercredi du contenu de cette tribune et a immédiatement décidé de mettre fin aux fonctions" de M. Guigue, a-t-on indiqué au ministère de l'Intérieur, sans fournir plus de précision.
Enarque, normalien, M. Guigue a publié plusieurs ouvrages, dont "Proche-Orient: la guerre des mots", et des tribunes sur la situation proche-orientale.
Perplexe, parce que j'ai de plus en plus de mal à savoir comment réagir face à de telles informations. J'ai beaucoup de mal à penser que je vis dans un pays où des connards, comme cette raclure de ss-préfet, puissent atteindre de telles fonctions. Je n'arrive pas à croire que l'antisémitisme soit aussi facilement toléré par mes bourrins de concitoyens. Car, pour l'instant, cette affaire ne soulève aucun tollé, cette dépêche AFP n'ayant été relayée que par Le Parisien, Libération, France3 et le Nouvel Observateur. Les autres journaux s'intéressent à la natation. Je suis sidéré... vraiment.

Thursday, March 20, 2008

Its all good

J'ai découvert, ce soir, par hasard, l'oeuvre de Ray Caesar et j'ai lu, en ligne, un entretien qu'il donnait en Aout 2004 à Retort Magazine . J'aime beaucoup son travail qui jette une pont entre la peinture classique et la peinture numérique. Et, bien entendu, je partage sa conception de la peinture qui, pour lui, est la meilleure réponse à tout ce qui est destruction dans le monde où nous vivons et qui peut se faire de n'importe quelle manière, sur n'importe quel support, avec n'importe quelle technique, l'important étant seulement l'acte qui consiste à créer.

How did you make art before 3D modeling technology came along?

oils, acrylic, sculpture, airbrush, ink, photography ……. its all good... the making of images and objects. I used the first 3d stuff about 17 years ago on a teeny weenie mac with a teeny tiny monitor. Personally I love the challenge of making art with something as coldly technical as a computer, something so many people hate. I still think traditional methods haven’t been fully explored and still love moving paint on canvas or a pencil on paper……. Its all good. I say the best response to all the destruction in this world is to create, use anything and everything, but just create…… I love a Child’s drawing as much as I love a painting by a great master, they both contain a vibrant energy of creative hope. Whether on a computer or on a cave wall, the making of images is a form of communication that allows the artist to express their love, their sense of beauty, passion or rage. I am proud of the long tradition I come from of image makers………. Its all good.

Wednesday, March 19, 2008

Responsabilité

Il y a certains jours où je regrette vraiment de ne pas être citoyen allemand pour faire fermer leur grande gueule à un tas de connards français, comme celui qui signe J et laisse le commentaire suivant sous l'édito du Monde de ce soir, relatant le voyage d'Angela Merkel en Israël:
J
19.03.08 | 17h34
Le discours de Merkel est révélateur de la relation de culpabilité que les Occidentaux continuent d'entretenir avec Israël. La différence avec 1948, c'est qu'aujourd'hui Israël est la première puissance militaire du Proche-Orient, et que de David il est devenu Goliath. Malgré cela l'Europe continue encore à soutenir l'Etat hébreu par simple culpabilité, se rendant complice de l'oppression du peuple palestinien.
Heureusement une lectrice allemande remet ce pauvre type à sa place de façon magistrale:
C.Morgenstern
19.03.08 | 18h26
Savez-vous ce que signifie la Shoah ? Il n'y a aucun sentiment de culpabilité dans nos esprits allemands, seulement de la responsabilité vis à vis d'un État qui se bat pour son existence depuis 60 ans, hais de ses voisins dès 1948. Nous savons ce que signifie extermination comme le souhaite le président iranien pour Israel. L'Allemagne dont je suis citoyenne doit être et rester au côté d'Israel. Et SVP, ne comparez pas Gaza avec Auschwitz.
J'emmerde J et tous les fils de putes qui pensent comme lui. Je me console d'avoir de tels connards comme concitoyens en me disant que je suis, avant tout, Européen et qu'en Europe il y a des gens comme C. Morgenstern, ainsi qu'une dirigeante de la classe d'Angela Merkel.

Tuesday, March 18, 2008

Des menaces contre nous

La chancelière Angela Merkel, qui s'adressait aujourd'hui au parlement israélien en allemand et en hébreu, a dit s'incliner avec honte devant les victimes de l'Holocauste. "La Shoah nous remplit de honte, nous, Allemands", a-t-elle dit en employant le terme hébreu désignant l'Holocauste dans lequel ont péri six millions de Juifs. "Je m'incline devant les victimes. Je m'incline devant tous ceux qui ont aidé les survivants." Elle a conclu son discours par ces mots prononcés en hébreu: "Félicitations pour les commémorations du 60e anniversaire de l'Etat d'Israël. Shalom."

Au sujet des menaces de la marionnette Ahmadinejad, Merkel a déclaré:
"Les menaces que lance le président de l'Iran contre Israël et le peuple juif sont sans aucun doute un sujet d'inquiétude particulier."

"Ses calomnies répétées et le programme nucléaire iranien mettent en péril la paix et la sécurité. Si l'Iran acquiert la bombe atomique, les conséquences en seraient dévastatrices (...) Cela doit être empêché."

"Ce n'est pas au monde de prouver à l'Iran que l'Iran fabrique la bombe nucléaire. L'Iran doit convaincre le monde qu'il ne convoite pas la bombe nucléaire."
Hier, Angela Merkel a visité le musée de l'Holocauste à Yad Vashem et déposé une gerbe dans le Hall du souvenir, dédié aux six millions de victimes juives du nazisme.

Elle y a aussi déclaré:
"Les menaces que perçoit (Israël), nous les considérons aussi comme des menaces contre nous."

"Nous sommes d'accord sur le fait que nous devons tout faire pour exercer la plus forte pression possible sur l'Iran, par des initiatives du Conseil de sécurité et par des discussions au sein de l'Union européenne."
J'attends les déclarations de Nicolas Sarkozy, ainsi que la réaction officielle du Quai d'Orsay suite aux propos courageux tenus pas Angela Merkel, en Israël.

Thursday, March 13, 2008

Réconciliation impossible

J'ai déjà, évoqué le problème en parlant de l'appel au boycott de la littérature israélienne. J'ai vu venir cette polémique dès que j'ai su que les écrivains de langue hébraïque seraient à l'honneur au Salon du Livre de Paris. Le Salon a débuté ce soir et la polémique enfle. C'est triste et c'est pathétique : l'Arabie Saoudite, l'Algérie, la Tunisie, l'Iran et bien d'autres pays musulmans, dirigés pas de grands démocrates, se mêlent de boycotter des écrivains alors que ces pays ne sont pas foutus de respecter ne serait-ce que la liberté d'expression de leurs propres ressortissants. Si ce n'était pas si dangereux et stupide, ça pourrait faire sourire ? Non, même pas, car c'est bien trop nul, affligeant !

Caroline Fourest rappelle les origines des premiers boycotts dans la région, avec les résultats qu'on connaît : "Lorsque des groupes d'intérêts arabes et musulmans décident de boycotter les commerces "juifs" s'implantant en Palestine, plus de vingt ans avant la création de l'Etat d'Israël, la consigne s'apparente à un slogan xénophobe et raciste. La "liste noire" établie par la Ligue arabe en vue de boycotter les entreprises ayant des liens commerciaux avec Israël marche dans ces pas, puisqu'elle proteste contre l'existence même de cet Etat."

Cent ans plus tard, il est toujours question de boycott, mais on sait aujourd'hui que la paix est impossible, aucune solution n'est en vue pour que cesse ce conflit. Bien au contraire.
Je suis d'accord avec Uzi Benziman du journal Ha'Aretz qui dit que "plus les années passent, plus la haine croît, plus la frustration devient intense et plus la soif de vengeance est impossible à étancher, tandis que les uns et les autres sont de moins en moins capables de développer un minimum d’empathie pour le désarroi et l’angoisse de la partie adverse."
Selon U. Benziman :
La question clé de ce conflit n’est ni Jérusalem, ni le droit au retour, ni même la question des frontières, mais bien la perception qu’ont Israéliens et Palestiniens les uns des autres. Tant que les Israéliens continueront à être décrits dans les manuels et les discours palestiniens comme un occupant ­diabolique, un corps étranger à éradiquer ou un profanateur des lieux saints musulmans, il n’y aura pas de base sur laquelle se réconcilier. Tant que les Israéliens ne se montreront pas capables de voir les Palestiniens ­autrement que comme une force hostile à liquider par tous les moyens parce qu’elle ne se résout pas à l’existence de l’Etat sioniste, les conditions nécessaires à la réconciliation ne seront pas davantage remplies.