Thursday, March 13, 2008

Réconciliation impossible

J'ai déjà, évoqué le problème en parlant de l'appel au boycott de la littérature israélienne. J'ai vu venir cette polémique dès que j'ai su que les écrivains de langue hébraïque seraient à l'honneur au Salon du Livre de Paris. Le Salon a débuté ce soir et la polémique enfle. C'est triste et c'est pathétique : l'Arabie Saoudite, l'Algérie, la Tunisie, l'Iran et bien d'autres pays musulmans, dirigés pas de grands démocrates, se mêlent de boycotter des écrivains alors que ces pays ne sont pas foutus de respecter ne serait-ce que la liberté d'expression de leurs propres ressortissants. Si ce n'était pas si dangereux et stupide, ça pourrait faire sourire ? Non, même pas, car c'est bien trop nul, affligeant !

Caroline Fourest rappelle les origines des premiers boycotts dans la région, avec les résultats qu'on connaît : "Lorsque des groupes d'intérêts arabes et musulmans décident de boycotter les commerces "juifs" s'implantant en Palestine, plus de vingt ans avant la création de l'Etat d'Israël, la consigne s'apparente à un slogan xénophobe et raciste. La "liste noire" établie par la Ligue arabe en vue de boycotter les entreprises ayant des liens commerciaux avec Israël marche dans ces pas, puisqu'elle proteste contre l'existence même de cet Etat."

Cent ans plus tard, il est toujours question de boycott, mais on sait aujourd'hui que la paix est impossible, aucune solution n'est en vue pour que cesse ce conflit. Bien au contraire.
Je suis d'accord avec Uzi Benziman du journal Ha'Aretz qui dit que "plus les années passent, plus la haine croît, plus la frustration devient intense et plus la soif de vengeance est impossible à étancher, tandis que les uns et les autres sont de moins en moins capables de développer un minimum d’empathie pour le désarroi et l’angoisse de la partie adverse."
Selon U. Benziman :
La question clé de ce conflit n’est ni Jérusalem, ni le droit au retour, ni même la question des frontières, mais bien la perception qu’ont Israéliens et Palestiniens les uns des autres. Tant que les Israéliens continueront à être décrits dans les manuels et les discours palestiniens comme un occupant ­diabolique, un corps étranger à éradiquer ou un profanateur des lieux saints musulmans, il n’y aura pas de base sur laquelle se réconcilier. Tant que les Israéliens ne se montreront pas capables de voir les Palestiniens ­autrement que comme une force hostile à liquider par tous les moyens parce qu’elle ne se résout pas à l’existence de l’Etat sioniste, les conditions nécessaires à la réconciliation ne seront pas davantage remplies.

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