Thursday, February 28, 2008

Boycott du Salon du Livre

Les appels de pays et organisations arabes à boycotter le Salon du Livre, qui se tiendra à Paris, se sont multipliés à deux semaines de l’ouverture de la manifestation.

Selon L'Orient du Jour :
De vives critiques se sont en effet élevées ces derniers jours dans le monde arabe pour dénoncer l’attitude des organisateurs du Salon et des autorités françaises, partie prenante dans le choix du pays invité.
Le président de l’Union des écrivains palestiniens, al-Moutawakel Taha, a appelé les maisons d’édition arabes à boycotter le Salon et le président de l’Union des écrivains égyptiens, Mohammad Salmawy, a estimé la semaine dernière le choix d’Israël "inacceptable".
À Rabat, l’Organisation panislamique pour l’éducation, les sciences et la culture, l’ISESCO, a appelé mardi ses 50 pays membres à boycotter le Salon. Des éditeurs marocains et algériens indépendants se sont également désistés.
Quant à Tariq Ramadan, qui signe aujourd'hui une misérable bafouille dans Le Monde, il est puant d'hypocrisie et de malhonnêteté intellectuelle. Pour défendre son appel au boycott de la Foire du Livre de Turin, il ne recule pas devant des énormités comme celles qui suivent : "Qui donc pourrait aujourd'hui nous reprocher d'utiliser tous les moyens pacifiques que nous avons à notre disposition ? Les excès des réactions verbales auxquelles nous avons eu affaire prouvent que la violence n'est pas du côté que l'on croit. Notre silence, dans les pays majoritairement musulmans comme en Occident, est l'une des causes de la violence au Moyen-Orient !" Ou Ramadan se fout de la gueule du monde ou alors il est sourd, ne regarde pas la TV et ne sait pas lire les journaux. Il faudrait croire selon lui que les pays musulmans et les arabes, en particulier, sont parfaitement silencieux : aucun appel à la destruction d'Israël, aucun musulman n'a osé hurler à la face du monde son anti-sémitisme, tous prônent une solution pacifique dans la règlement du conflit israëlo-palestinien.

Quelques jours plus tôt, le 15 février précisément, toujours dans les colonnes du Monde, Marek Halter écrivait :
Parmi les premiers, François-René de Chateaubriand avait compris que si le peuple juif était le seul de l'Antiquité à avoir survécu jusqu'à nos jours, c'était grâce à son enracinement dans le Livre. Un peuple peut disparaître si on l'arrache à sa terre. Un livre, en revanche, se transporte d'un exil à l'autre. La Bible a maintenu l'identité de ces juifs persécutés et dispersés à travers les continents et les siècles. Par conséquent, tous ceux qui voulaient la mort des juifs étaient-ils amenés à commencer par détruire leurs livres. Il en fut ainsi en 43 de notre ère à Alexandrie sous Caligula, premier antisémite moderne ou pendant le règne de Louis IX, dit Saint Louis, au XIIIe siècle, qui fit brûler des charrettes de Talmud place de Grève à Paris, ou encore deux siècles plus tard, à l'époque de l'Inquisition espagnole et jusqu'aux autodafés nazis. Interrogé au lendemain de la Nuit de cristal sur les conséquences de ces brasiers de livres juifs, Sigmund Freud répondit : "A la suite des livres, ce sont les juifs que l'on brûlera."
Il y a quelques jours, dans un entretien au Monde, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, affirma une fois encore sa volonté de faire disparaître l'Etat d'Israël. Faire disparaître sa littérature, serait-ce le premier pas ? Y aura-t-il toujours des intellectuels pour être complices d'une telle ignominie ?
Oui, Marek, ce ne sont pas les intellos qui manquent pour se faire complices de genre de saloperies.

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