Thursday, February 7, 2008

Enfoirés

Khaled Fouad Allam, député de la gauche italienne, dit que "de nombreux écrivains arabes et le célèbre théologien de l'islam européen Tariq Ramadan s'opposent à la présence d'Israël" à la Foire internationale du livre de Turin, la plus importante en Italie.

Ils ne sont pas les seuls puisque les communistes italiens et quelques membres de Refondation communiste s'opposent aussi à la venue des écrivains israéliens. Le maire, Sergio Chiamparino, rappelle que Turin était la ville de Primo Levi.

Claudio Magris qualifie, dans le Corriere della Sera, d'"inqualifiable" la contestation de l'invitation adressée aux écrivains israéliens et estime que les appels au boycott devraient être simplement "jetés à la poubelle", sans autre considération. "En discuter, même pour les refuser, contribue à leur donner consistance et épaisseur", affirme Magris, "comme une femme qui serait contrainte de s'arrêter pour démontrer sa vertu à un mufle l'ayant apostrophée en des termes que l'on n'oserait répéter."

"Israël est l'invité d'honneur du Salon du livre de Paris, qui précède de deux mois le rendez-vous turinois", fait remarquer Il Sole-24 Ore, "et pourtant là-bas, mis à part quelques dissensions isolées, on n'a pas entendu de plaintes. L'insoutenable légèreté de l'idiotie doit être une prérogative italienne", conclut Il Sole.

Je n'en suis pas certain. Pour le moment, les pro-islamistes et les fascistes de la gauche française sont trop occupés par les enjeux des municipales pour afficher massivement leur haine des Juifs. Mais rien ne dit que "l'insoutenable légèreté" de la connerie ne pointera pas son nez à Paris, lors du prochain Salon du livre qui reçoit 39 écrivains israéliens.

La France et l'Italie, sa cousine, ont pu marginaliser - bien que de manière somme toute relative par rapport à d'autres démocraties - le fascisme de droite en lui faisant porter la honte qu'il mérite. Pourtant, ces deux nations n'arrivent pas à faire de même avec les fascistes de gauche : communistes et apparentés communistes, et, certains groupes verts ou alter-mondialistes. Dans ces deux pays fortement ancrés dans le catholicisme, le mythe communiste reste vivace car ces deux idéologies se renforcent l'une l'autre. De plus, pour des raisons historiques, le communisme n'est pas présenté pour ce qu'il est, c'est à dire : la religion de la colère, du ressentiment et de la haine.

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