Saturday, January 19, 2008

Baudruches

Il y a mille & une manières de tenir un blog, mais je me rends compte qu'il me faut, pour ma part, en distinguer principalement deux : blogger pour soi et blogger pour un lectorat. Bien entendu ces deux manières ne s'excluent pas l'une de l'autre. En rédigeant pour soi, on garde à l'esprit qu'en publiant ensuite sur le Net, il est probable que quelqu'un lise le texte. Même ceux qui prétendent rédiger un carnet intime n'écrivent certainement pas de la même façon depuis l'avènement du blog. D'autres écrivent avec l'espoir qu'ils seront lus par le plus grand nombre et perdent de vue qu'écrire, c'est avant tout écrire pour soi.

On écrit pour soi, même si on a l'intention de ne faire partager qu'une simple information. Puisque donner à lire telle chose et non telle autre, relève déjà d'un choix subjectif. Ce choix, qu'on le veuille ou non, dit quelque chose sur l'auteur de billet, même si celui-ci s'est bien gardé de se mettre en scène, d'exposer son opinion et ne relate que des événements sur le mode factuel ou transcrit des données scientifiques, des informations techniques, sportives, artistiques, politiques, etc..

Or, les blogs sont bien loin d'être écrits avec la volonté de faire passer la subjectivité de l'auteur en arrière plan. Généralement, c'est l'inverse qui se produit. La bloggosphere est l'endroit idéal pour muscler son ego. A un tel point qu'il est presque impossible d'échapper à cette forme de culturisme. D'autant plus, quand le blogger commence à fidéliser un certain nombre de lecteurs. Beaucoup ne sont pas préparés à encaisser le succès, quelqu'en soit sa forme et bien que ce succès soit très relatif. Aussi, on peut observer, agrippée sur la Toile, une quantité impressionnante de baudruches, les voir enfler et se débattre dans des situations risquées pour leur amour-propre, leur misérable construction identitaire reposant sur un blog et menaçant de s'écrouler à tout moment.

Allez, dites le moi, vous aussi vous en connaissez de ces bloggers pitoyables, ces gens qui se lancent dans une fuite éperdue pour se faire connaître, ceux qui courent après leur ombre virtuelle, n'est-ce pas ?

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