Monday, January 7, 2008

Mensonges

Après avoir relu les deux billets précédents, je m'interroge encore sur ce qui me pousse à vouloir de nouveau retrouver une place sur la bloggosphere.

Je suis très perplexe sur les avantages supposés de l'anonymat. Je sais que l'utilisation d'un pseudonyme permet a de nombreux bloggers de ne pas répondre de leurs écrits face à leur employeur, leurs employés, leurs élèves, leur famille, leurs amis, leurs voisins, mais alors pourquoi exprimer des points de vue, prendre des positions que l'on ne pourra pas assumer réellement ? En quoi peut être utile une prise de parole, si cette parole émane d'une sorte de double, d'un personnage virtuel, factice ?

Ça peut encore se concevoir pour un blogger qui se livrerait à la production d'un discours fictionnel, romanesque, mais lorsque c'est pour exprimer ses opinions, soumettre le monde à la critique, je n'arrive pas à comprendre comment on engage sa parole tout en restant anonyme. Quel bénéfice peut-on tirer en faisant parler un autre à sa place, surtout quand on tient à mettre en valeur ses idées, ses opinions, si l'on veut porter un jugement sur la société, son environnement ?

Je ne vois qu'une seule raison valable pour faire le choix de publier en ligne sous un nom d'emprunt : éviter d'avoir à dire la vérité, ne pas s'en tenir aux faits, pouvoir tordre la réalité ou le passé à son avantage, chercher à dissimuler des choses qui pourraient être ou devenir embarrassantes.

D'ailleurs, c'est bien parce que je publie sous un pseudonyme que je m'autorise à ne pas dire la toute la vérité sur le premier post de ce blog. Et c'est là que, mécaniquement, mon discours tombe dans le syllogisme élémentaire qui provoque une spirale sans fin pour le raisonnement. Spirale qui débute lorsqu'un menteur dit : "Je suis en train de vous mentir".

Vous en tirerez les conclusions que vous voudrez, mais je ne pense pas m'étendre plus longuement sur cette recherche de justifications pour masquer mon identité. Même si, vous l'avez deviné, cette histoire travaille ma conscience. Mais il est temps de dépasser cet aspect du blogging, la facette la moins rutilante des rédacteurs de blogs.

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